The Melody of Speech

Nuit Blanche

Église Saint-Eustache, Paris

2022

Benjamin Loyauté

Dans le cadre des 20 ans de Nuit Blanche le samedi 1er octobre 2022, à l’invitation de Rubis Mécénat, l’artiste Benjamin Loyauté a investi l’église Saint-Eustache à Paris avec une performance inédite. The Melody of Speech se déploie comme une fable contemporaine prenant pour point de départ la Charte mondiale de la nature de l’ONU, qui célèbre en 2022 ses 40 ans.

Défini par la poésie de l’ordinaire, le travail de Benjamin Loyauté repose sur l’activation de ses œuvres, le couplage mutuel de la sculpture et de la performance pour exister. Ici, le potentiel de performance est marqué par la présence physique d’une base circulaire sculpturale, qui elle-même ne peut être lue comme telle que par la présence implicite des objets qui la complètent ou d’un interprète performeur qui pourrait s’y tenir. Plutôt que de penser la sculpture et la performance comme diamétralement opposées, Loyauté les imagine comme des « actants » qui s’assemblent pour former un tout vivant et dynamique qui invite à l’expérience et à l’engagement. The Melody of Speech délocalise notre attention et imagine un « dubplate », un psaume à la fois franc et poétique, parfois délivré à la vitesse de la lumière, parfois mêlé de surréalisme punk et de musique de rue invisible, ciselé comme ses sculptures de méditations composées de signes, de traces d’oiseaux ou de germinations sacrées.

Benjamin Loyauté

Benjamin Loyauté (né en 1979, Normandie) est un artiste plasticien français qui vit et travaille entre Bruxelles, Paris, Cusco et Madagascar. Sa pratique explore les logiques invisibles qui structurent et troublent notre rapport au monde : perception, récits collectifs, ubris et transmission. À travers la sculpture, le film, l’installation et la performance, il développe une écologie du sens où chaque œuvre devient objet de méditation, de dissémination et vecteur de liens — affectifs, cognitifs et culturels. Inspiré par la phénoménologie, la géopolitique et les sciences sociales, il mène une recherche autour du langage et de la sculpture sociale. Reconnu pour ses travaux sur l’immatériel et les transformations sociétales, il interroge aussi les formes de captation de l’attention et la valeur du bien commun. Ses histoires personnelles ne sont jamais trop loin : elles réapparaissent comme des variables instables, transformant son œuvre en un champ d’expérimentation continu. Ses créations ont été exposées au MoMA (New York), à la Power Station of Art (Shanghai), au MUDAM (Luxembourg), au Musée national de l’histoire de l’immigration (Paris), à Hakanto Contemporary (Antananarivo), au MAMC+ (Saint-Étienne), Kanal-Centre Pompidou (Brussels) et à la Somerset House (Londres), où il a représenté le premier Pavillon français à la Biennale de design en 2016 avec une installation hybride et un film. À travers sa série WeArtChange et ses projets Voir la mer, Déposséder le monde ou L’Ultimo Regalo, il conçoit l’art comme un outil d’attention, de subjectivation, d’émancipation et de résistance active.